Au secours Roselyne, l’Anpaa est toujours là !

L’édito d’Olivier Brault, viticulteur en Val de Loire.

Entendrons-nous, bientôt, lors de la messe dominicale, le prêtre mettre en garde les fidèles sur la nocivité de l’alcool, avant la lecture de l’évangile de St Jean, “les noces de Cana”, ou avant l’offertoire. C’est ce qui pourrait arriver après le jugement du 20 décembre du Tribunal de grande instance de Paris suite à une plainte de l’Anpaa (association nationale de prévention en alcoologie et en addictologie).

Celui-ci a en effet condamné le journal Le parisien après une série d’articles sur le Champagne car il n’avait pas jugé bon de les précéder d’un message sanitaire. Le Tribunal a suivi la jurisprudence constante du conseil d’Etat qui considère que toutes information sur les alcools même s’il ne s’agit pas de d’achat d’espace publicitaire doit être procédé dudit message. Il applique ainsi à la lettre la Loi Evin. Nous laisserons aux journalistes le soin de débattre et de défendre la liberté d’informer.
En revanche, nous pouvons nous demander légitimement si la lutte contre l’alcoolisme est la seule préoccupation avouable de l’Anpaa. Nous pouvons nous demander s’il n’y a pas un membre de cette organisation qui a un compte à régler avec la filière viticole ?

Le budget annuel de l’Anpaa est de 63 M€, près de 6 fois celui d’Interloire. La Cour des comptes dans un récent rapport a fustigé la gestion de cette association. Son effectif représentait au 31 décembre 1329 personnes, la masse salariale représente 69 % des charges. L’Anpaa est-elle une nébuleuse en perpétuelle expansion, dont seule l’administration française a le secret, et dont le but principal serait la recherche de subvention ?

Madame la ministre de la Santé, nous savons que l’œnilisme est un fléau et que “la modération a meilleur goût”. Nous vous savons très attachée aux vins de Loire. Nous ne comprenons pas les raisons d’un tel acharnement sur la filière de la part d’une association essentiellement financée par vos services. Si il est vrai que nous ne sommes pas de grosses entreprises tels que Alstom ou Arcelormital, notre filière représente plus de 30 000 emplois dans le bassin. Si nous voulons que demain les vins de Loire existent, pourriez-vous – au passage – rappeler au Président de la République, ses promesses de candidat, d’assouplir la Loi Evin.

Olivier Brault

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