Lettre à Eric Conan « le barbare »

Dans l’express « spécial vins » du 7 septembre, le journaliste Eric Conan se livre à une diatribe viticole sur « L’exception Française »! Des mots scandaleux sur la région bordelaise qui dénote une méconnaissance totale du dossier…

Monsieur,

J’ai lu avec beaucoup de tristesse votre article dans l’express « spécial vins » du 7 septembre. La plupart des petits viticulteurs bordelais qui distillent leur millésime 2005 le font comme une mère abandonne son bébé en accouchant sous X.

Qualifier notre production de « vinasse dont personne ne veut » est infâmant ! Vos mots sont durs et votre article, photocopié, parcours le vignoble comme un outrage. Eric Conan, devient « Conan le Barbare » !

Dire que « la distillation est payée avec l’argent du contribuable », est ignorer totalement le dossier. Car plus de la moitié de la somme qui nous permet de distiller à un prix décent, a été empruntée par la collectivité viticole et fera l’objet d’un remboursement dans les 3 ans qui viennent par les viticulteurs et les négociants ! Nous nous saignons pour financer la destruction de nos produits !

Dire que « les vignerons continuent de produire sans passion des vins qui n’ont d’autre destin que la distillation et que bordeaux a la palme de cette nouvelle habitude » est faux : Car si les vins de bordeaux sont envoyés à la distillation pour 750 € le tonneau, c’est justement parce que la collectivité bordelaise préfère détruire les fruit de sa vigne que de les voir bradé à 1€ !

Vous dites que « la consommation de vin ne cesse d’augmenter dans le monde »… La consommation de journaux et de presse aussi, cher Monsieur, et pourtant des publications de qualité déposent le bilan chaque jour, et des journalistes cessent d’écrire ! Je ne vous le souhaite pas.

Vous êtes un piètre journaliste ! Vous parlez d’un dossier que vous ne connaissez apparemment pas très bien. Vos articles sont à la presse ce que la piquette est à la viticulture : vous ne méritez pas qu’on les lise… Malheureusement, c’est un fois lu qu’on s’en aperçoit…

J’espère que jamais personne ne distillera vos mots, ou n’arrachera vos pages.

Cher Monsieur, derrière un vin il y a un homme ou une femme, une famille…qu’il faut respecter.

Si vous venez dans le bordelais pour faire un travail de journaliste, je vous accueillerai pour vous démontrer sur le terrain que vos allégations sont mensongères.

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