En Val-de-Loire, des essais ont été menés sur l’enherbement permanent contrôlé des sols de vigne. Un suivi de parcelles mené de 1977 à 1995 montre l’influence bénéfique d’un enherbement à base de fétuque sur l’état du sol, la vigueur de la vigne (la concurrence hydrique est atténuée, à terme, par un développement des racines de la vigne en profondeur), le micro-climat au niveau des grappes ainsi que l’état sanitaire de celles-ci (il y a moins de botrytis) et la qualité des vendanges.
Selon l’INRA d’Angers, il y a deux inconvénients : les risques de gel et parfois des moûts moins riches en azote.
Des essais menés sur trois types de parcelles dans le Saumurois montrent que l’effet dépressif dû à la concurrence pour l’eau peut être trop marqué en année sèche sur des parcelles à faible réserve en eau et bloquant le développement en profondeur des racines de vigne. Mais sur des parcelles profondes et/ou à bonne réserve en eau il n’y a pas de problèmes.
Cette technique de l’enherbement très usitée chez nous, en Entre Deux Mers, est globalement intéressante, mais comme pour toute les techniques, elle est à raisonner et à adapter en fonction du type de terroir.
Dans un article récent (2 avril 2010), l’Avenir Aquitain fait référence aux recherches de René Morlat (INRA en Anjou) : « En Saumurois, l’enherbement a amélioré l’intensité et la qualité de la couleur des vins, leur a donné une structure plus charpentée et une plus grande persistance en bouche. Leur qualité d’ensemble est meilleure que les vins de vignes désherbées ». Il ajoute : « Le pourcentage de botrytis est bien moindre dans les vignes enherbées, et ceci est en lien avec le taux de resveratrol élevé (590 mg/litre de moût dans les baies de vignes enherbées à 50% contre 190 mg/litre dans les baies de vignes désherbées sur sols argilo-limoneux). Le resvératrol est un polyphénol qui est aussi un inhibiteur du botrytis »
Et en plus les essais ont été effectué dans des vignes hautes et larges.