Après les 2 tours des municipales, le 3ème tour des Communautés de Communes.

Après les élections municipales de mars, plus de la moitié des 242 communautés d’agglomération et communautés urbaines ont changé de président, selon l’Assemblée des communautés de France (ADCF). Ce basculement politique profite surtout à la droite et au centre. Un peu plus de 70% des présidents sont des élus de la ville la plus peuplée de l’agglomération. Mais on trouve aussi d’autres configurations plus atypiques.

En Gironde, l’équilibre reste à 50/50 en nombre de Présidents. Par contre en population les CDC gérées par la droite et le centre représentent 1 million d’Habitant (contre 500000 auparavent). Et vice et versa pour la gauche.

La répartition entre les communes des sièges des assemblées intercommunales, qui a eu lieu en 2013, a été menée principalement en fonction de critères démographiques, comme l’a voulu la loi du 16 décembre 2010. Ainsi, plus une commune est grande, plus elle compte de délégués communautaires. Avec de telles modalités, on aurait pu penser que les élus des villes centres ou des villes les plus peuplées allaient « rafler » les présidences des intercommunalités lors du « troisième tour » qui a pris fin le 2 mai dernier. Or d’après les données que l’Assemblée des communautés de France (ADCF) a présentées le 14 mai lors de son conseil d’administration, la stabilité prévaut en fin de compte à ce sujet. 70,7% des 242 présidents des communautés d’agglomération ou urbaines (métropole de Nice incluse) sont des élus (maire, adjoint ou conseiller) de la ville centre ou de la commune la plus peuplée. Soit quasiment la même proportion (70,8%) qu’en 2008, année où, certes, le nombre de communautés d’agglomération, communautés urbaines et syndicats d’agglomérations nouvelles ne s’élevait qu’à 195.

Derrière cette stabilité globale apparaissent néanmoins des évolutions locales. Présidées sous le précédent mandat par un élu qui n’était pas issu de la ville la plus peuplée, des agglomérations comme Bordeaux (avec Alain Juppé), Strasbourg (avec Robert Herrmann), Saint-Brieuc (où Bruno Joncour l’a emporté), Vichy (avec Claude Malhuret), ou encore Carpentras (où Francis Adolphe, maire sortant, a été réélu), sont désormais pilotées par un élu de la principale commune. Dans quelques rares cas, et contre toute logique, des élus d’opposition de la ville centre ont été portés à la tête de l’intercommunalité. Les communautés d’Argenteuil-Bezons, Narbonne et Bergerac se trouvent dans une telle configuration (dans ces trois agglomérations, il s’agit en fait des anciens maires PS, battus aux municipales de mars dernier, qui ont pu conserver la présidence de l’EPCI).

Adjoint au maire de la ville centre et président de l’agglo

A l’inverse, certaines intercommunalités placées jusque-là sous la coupe du maire de la ville centre viennent de tomber dans le giron d’un élu d’une commune périphérique ou plus petite. C’est le cas pour Rennes métropole avec Emmanuel Couet, maire de Saint-Jacques-de-la-Lande (il succède à Daniel Delaveau, qui était maire de Rennes). A Tours, Philippe Briand, député-maire de Saint-Cyr-sur-Loire, préside à présent aux destinées de l’agglomération (à la place de l’ancien maire de Tours, Jean Germain). A la communauté urbaine de Lille, Damien Castelain, maire de Péronne-en-Mélantois (872 habitants), a succédé à Martine Aubry, réélue maire de Lille.

Depuis ce mois-ci, les présidents qui sont aussi maires d’une ville centre (ou de la principale commune de l’agglomération) sont un peu moins nombreux (52,5%, contre 54,6% en 2008). A l’inverse, la proportion des adjoints et des conseillers municipaux des villes les plus peuplées élus à la tête des exécutifs des grandes intercommunalités est en progression de 2% (de 16,2% en 2008 à 18,2% en 2014). On trouve par exemple ce cas de figure à Strasbourg, où le maire sortant réélu, Roland Ries, a renoncé à la présidence de la communauté urbaine au profit de son ancien premier adjoint, Robert Herrmann (aujourd’hui 7e adjoint de Strasbourg).

Au final, dans plus d’une agglomération sur deux (51%), on trouve un nouveau visage à la tête de l’exécutif (c’était le cas dans 45% des agglomérations en 2008). Dans 23% des agglomérations, le nouveau président est d’une autre sensibilité politique que le précédent. Ce basculement profite largement à la droite et au centre (UMP, UDI, MoDem, divers droite…) : 62,8% des présidents d’agglomération appartiennent désormais à ces formations ou mouvances politiques. Le rapport était inverse lors du précédent mandat. En revanche, la gauche préserve un léger avantage au sein des futures métropoles. Certaines agglomérations gardent un président proche de l’actuelle majorité présidentielle alors que la ville centre a basculé, comme à Limoges, Narbonne, Maubeuge, ou Angoulême. L’inverse est vrai à Avignon, l’une des rares villes conquises par le PS, mais dont la communauté d’agglomération demeure présidée par un maire UMP (Jean-Marc Roubaud, maire de Villeneuve-lès-Avignon).

Seulement 15 femmes parmi les présidents

On peut compter 38 députés et 14 sénateurs ayant été élus à la présidence d’une communauté d’agglomération ou urbaine, malgré la loi interdisant à partir de 2017 le cumul d’un mandat parlementaire avec tout mandat exécutif local. Selon une étude réalisée pour l’ADCF, 35 députés et 21 sénateurs exerçaient cette fonction au début de l’année 2013.

Du côté des vice-présidences, la continuité prévaut aussi, au-delà des changements politiques. Résultant souvent de pactes négociés entre les élus, le respect des équilibres territoriaux et du pluralisme reste fort. Les cas des communautés d’Orléans et de Cambrai, où les vice-présidents sont tous issus du groupe majoritaire, sont plutôt rares. Limitées par la loi, les places de vice-présidents sont plus chères qu'avant. Aussi une majorité de communautés a-t-elle utilisé les possibilités accordées par la loi pour créer quelques postes supplémentaires (sans dépasser l’enveloppe globale des indemnités de fonction des élus).

Seulement 15 femmes président aujourd’hui une communauté d’agglomération ou urbaine. La communauté urbaine de Nantes a respecté la parité pour l’élection de ses vice-présidents. Mais il semble qu’elle ait été assez peu imitée.

Thomas Beurey / Projets publics

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