Dans son discours enflammé prononcé le 23 mai à Leipzig à l’occasion du 150 ème anniversaire du SPD (le parti socialiste allemand), François Hollande s’est lancé dans un panégyrique appuyé des actions du SPD et de ceux qui l’ont dirigé, parmi lesquels Gerhard Schröder figure en bonne place. Discours qui a suscité malaise à gauche et bien évidemment forte hostilité au Front de gauche, mais qui s’inscrit dans la stratégie politique du chef de l’État : un message à l’intention du parti frère allemand, dont le retour au pouvoir, avec la défaite d’Angela Merkel, est fortement souhaité, et en même temps un message à usage général mais surtout français, pour signifier le rapprochement avec l’Allemagne et accompagner le tournant de la compétitivité que veut imprimer François Hollande. Un tournant qui donne à tous le tournis, mais par-delà l’habileté du discours, ne nous faisons pas d’illusion : ni dans sa méthode, ni dans le contenu des réformes, le chef de l’État ne s’inspire vraiment de Gerhard Schröder. Finira-t-il par le faire ?