« N’oublions pas la fraternité. C’est la clef ! »

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Hier à 11h30 : Baptême de la place du « 27 mai : Journée Nationale de la Résistance » à Sauveterre-de-Guyenne.

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12h00 : La place de la République, à Sauveterre-de-Guyenne après le dépôt de gerbe au monument aux morts avec Martine Faure, Députée de la Gironde. Les élèves de 3ème ont chanté le « Chant des Partisans » et nous avons chanté ensemble la Marseillaise.

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11h00 : Dépôt de gerbe à « Pénic » (Saint-Léger-de-Vignague). Un élève de 3ème nous raconte l’histoire.Les élèves de 3ème chantent le « Chant des Partisans » et nous chantons ensemble la Marseillaise

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10h30 : Dépôt de gerbe au « Trou de la Barrique » (Saint-Martin-du-Puy). Guy Mercadier nous raconte l’histoire. Les élèves de 3ème chantent le « Chant des Partisans » et nous chantons ensemble la Marseillaise

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10h00 : Dépôt de gerbe à Mauriac. Guy Mercadier nous raconte l’histoire. Les élèves de 3ème chantent le « Chant des Partisans » et nous chantons ensemble la Marseillaise

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9h30 : Dépôt de gerbe à l’Abbaye (Blasimon). Une élève de 3ème du collège Robert Barrière nous raconte l’histoire. Les élèves de 3ème chantent le « Chant des Partisans » et nous chantons ensemble la Marseillaise

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9h00 : Dépôt de Gerbe à Blasimon sur la place. Discours de Daniel Barbe, Maire de Blasimon. Les élèves de 3ème chantent le « Chant des Partisans » et nous chantons ensemble la Marseillaise.


Discours prononcé sous la halle de Sauveterre-de-Guyenne, après les commémorations de la matinée et le dépôt de gerbe au monument aux morts de Sauveterre-de-Guyenne avec Martine Faure, Députée de la Gironde.


Madame la Députée, chère Martine,
Monsieur le Président départemental de l’ANACR,
Monsieur le Président cantonal de l’ANACR, cher Guy,
Mesdames et Messieurs les Maires,
Mesdames et Messieurs les Conseillers et Adjoints,
Major, Mon lieutenant,
Mesdames, Messieurs, chers Amis,

Nous voilà à Sauveterre après cette matinée de commémorations.

Comme chaque année, nous avons fait ce pèlerinage dans le canton de Sauveterre-de-Guyenne, comme chaque année nous avons visité les stèles du souvenir de 1944 ;

Cette année, est un peu particulière, car c’est le 70ème anniversaire des évènements de 1944.

A l’occasion du 60ème anniversaire, nous avions reçu ici Michel LELCERC, le fils du Général. Il nous avait accompagné, il nous avait écouté, il avait échangé avec les uns et les autres avec une grande simplicité et une grande gentillesse.

Lorsque nous lui avions demandé s’il souhaitait faire un discours, il nous avait répondu simplement : « Si je parlais, vous seriez tenté de me comparer à mon Père. Mais mon Père était quelqu’un d’extraordinaire. Le moule est cassé. »

Avec Guy MERCADIER, nous l’avions accompagné au Château des Lèves, où il habitait avec sa famille pendant la guerre. C’est là qu’enfant, il avait vu son Père arrivé après de multiples évasions, en vélo, et qu’il l’avait vu repartir 48 heures plus tard vers l’Espagne, et le Portugal pour rejoindre LONDRES. Il avait, à ce moment là, nous a dit son fils « la certitude que la guerre serait gagnée ».

Lorsque je regarde les photos de cette commémoration de 2004, j’ai le cœur serré : j’y vois tous ceux que nous avons accompagnés dans ce devoir de mémoire et qui ne sont plus là aujourd’hui : Michel Leclerc, les frères Escabasse, Jean Pauly, Serge Girodeau, le commandant Michaud, Loïc Prigent, Francis Naboulet… Des anciens résistants, et des amis de la résistance. Tous étaient des pèlerins, des jardiniers du souvenir.

Alors, aujourd’hui, je me réjouis de voir que le pèlerinage continue, comme ils l’auraient voulu, avec nous, et avec les collégiens du collège Robert Barrière. Certains disparaissent, mais d’autres, plus jeunes, arrivent …

La flamme du souvenir, est comme la flamme olympique, elle doit se transmettre pour ne jamais s’éteindre.

Les collégiens de Sauveterre, nous sommes allés les écouter chanter le 18 juin dernier, à la base sous-marine, à Bordeaux. C’était un concert magnifique, et un magnifique hommage à la résistance, une ode au courage de tous ceux qui ont bravé l’occupant, qui ont dit « non » à nos dirigeants, à ceux qui ont refusé la Shoa, …

Après ce concert, ils sont là aujourd’hui, avec nous, pour nous souvenir de tous ceux là …

  • Le Général de Gaulle, les résistants de la première heure, et ceux qui de plus en plus nombreux, après le 18 juin 1940, au fil des annonces de « radio Londres » se sont engagés dans les résistances, dans la résistance… Nous avons le 18 juin dernier, en compagnie de 150 collégiens Belges, posé une plaque en souvenir du passage du gouvernement Belge en exil d’Hubert Pierlot, à Sauveterre-de-Guyenne ;
  • Les 80 qui ont dit « non » le 10 juillet 1940, dont 5 parlementaires Girondins, comme Jean-Emmanuel Roy, le Député-Maire de Naujan et Postiac, non loin d’ici ;
  • Les 1038 « compagnons de la libération »,
  • les milliers de français qui ont bravé l’interdit, dont certains sont ici, dans notre canton ;
  • Ceux qui ici et ailleurs ont abrité dans leur foyer, des familles, des enfants, des citoyens opprimés, parce qu’ils étaient juifs, tziganes, gitans, parce qu’ils étaient homosexuels. Je pense en particulier à Georges et Jeanne Cadapeaud, de Cazaugitat , « Justes parmi les nations », dont le nom est inscrit pour toujours sur le mur du souvenir de Yadvashem;
  • Ceux qui ont passé la ligne de démarcation, ici à Sauveterre-de-Guyenne, et les passeurs qui les ont aidés à le faire, au péril de leur vie ; ceux qui ont été assassiné sur cette ligne de démarcation ;
  • Tout ceux à qui nous avons rendu hommage ce matin, à Blasimon, à l’Abbaye de Blasimon, à Mauriac, à Saint-Martin-du-Puy, à Saint-Léger-de-Vignague… le 11 juillet prochain, la commune de Saint-Pierre-d’Aurillac, reviendra à Pénic, pour rendre un hommage particulier à Maxime Lafourcade.

Pour se souvenir, encore, et toujours, l’année dernière, le 9 juillet, le Parlement a définitivement adopté, par un vote unanime de l’Assemblée nationale, une proposition de loi sénatoriale visant à instaurer la date du 27 mai comme « journée nationale de la Résistance ».

La date choisie, est la date anniversaire de la première réunion du Conseil national de la Résistance (CNR) dirigé par Jean Moulin le 27 mai 1943.

Cet acte fondateur a impulsé une organisation plus efficace de la Résistance tout en initiant une réflexion qui a débouché sur l’élaboration du programme du Conseil National de la Résistance dont nous sommes les héritiers.

Le sénateur Mirassou à l’origine de cette proposition s’est félicité de l’adoption à l’unanimité de son texte et avait dit ceci :

Le 27 mai « sera donc, chaque année, l’occasion de rendre un hommage légitime à toutes celles et à tous ceux qui ont résisté en imaginant avec beaucoup de volontarisme notre modèle de société ». « Ensemble, ajoutait-t-il, ils ont façonné un projet porteur des valeurs républicaines et d’espoir, alors que d’autres avaient prématurément renoncé ».
C’est pour saluer cette décision, afin que le vote unanime de nos parlementaires soit suivi d’effet sur le terrain, que ce matin, nous avons baptisé une place de notre commune « 27 mai : journée nationale de la résistance ».

Après l’avoir proposé à Guy MERCADIER, Président de l’ANACR, je l’ai proposé au Conseil Municipal de Sauveterre qu’il l’a accepté lui aussi, à l’unanimité !

L’ANACR a beaucoup œuvré pour que le 18 juin et le 27 mai soit reconnus comme des dates nationales.

Le 18 juin l’a été en 2006, le 27 mai en 2013 ! Deux places de Sauveterre-de-Guyenne portent désormais le nom du 18 juin et du 27 mai.

Dans la feuille de route adressée à Jean Moulin avant la réunion du 27 mai 1943, le Général de Gaulle conclu, après avoir fixé les objectifs et la méthode :

« Telle est la tâche très étendue et très périlleuse qui incombe au Conseil de la Résistance. L’importance en est extrême. Le Conseil s’en acquittera, malgré toutes les difficultés, avec le seul but de servir la France et en s’inspirant constamment de cette fraternité nationale qui seule permet à la nation de résister à ses malheurs et la mettra demain à même de se reconstruire et de se renouveler. »

La Fraternité !
Chers amis, n’oublions pas la fraternité !
Vivons la fraternité !
C’est la clef …

Vive la République, Vive la France !

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