Il y a quelques années, un ami dessinateur de BD avait reçu une commande : « faire du Coran une bande dessinée ». Il a fait ce travail. Mais au moment d’éditer le livre, le commanditaire c’est finalement rétracté… Quelques semaines plus tôt avait eu lieu l’affaire Salman Rushdie…

Pourtant, dans cette BD, l’auteur avait bien eu comme consigne « de ne jamais représenter le profète ». En effet, s’il existe de nombreuses représentation du Christ, de Boudda, d’Abraham, du Roi David… Il n’existe pas de représentation de Mahomet. Car la religion Musulmane interdit toute représentation du prophète.

Ainsi, dans l’affaire des caricatures, ce n’est pas tant d’avoir « caricaturé » le prophète qui fut repprocher par les représentants de l’Islam aux journaux… Mais tout simplement de l’avoir « représenté noir sur blanc »! Ce qui fut sans doute une première dans l’histoire de l’Islam. Une fois le prophète représenté, un Musulman peut se retrouver face à lui…Or, un musulman ne peut pas regarder le prophète. Voilà l’origine de la discorde. Il s’agit d’un problème culturel, beaucoup plus que d’un problème de vexation.

Mais une religion ne peut pas imposer l’une de ses règles aux citoyens et aux médias d’un état laïque. Ce principe doit être respecter.

Si une religion peut demander à l’un de ses coreligionnaires de respecter les usages de sa religion, elle ne peut pas imposer cette demande à l’ensemble des citoyens d’un état… Et si elle impose ou interdit un usage à l’un de ses coreligionnaire, c’est que les lois de l’état considéré le permettent.

C’est le sens même de la séparation entre l’Eglise et l’Etat (1905), entre les Religions et l’Etat. Cette séparation ne se fait pas sans heur et sans débat. Mais aujourd’hui, les Chrétiens et les Juifs de France, par exemple, qui chacun leur tour ont fait cette démarche de « séparation », peuvent témoigner de la liberté que leur a procuré cette séparation avec le temps…

Ainsi les religions et les états peuvent se préoccuper de ce pour quoi ils ont été créés :

  • Pour les religions : donner la foi en l’espérance
  • Pour les Etats : organiser la vie de la cité

L’un et l’autre peuvent d’autant mieux fonctionner ensemble et servir l’homme et le citoyen, que leurs sphères sont bien séparées…

2 commentaires sur “Les caricatures de Mahomet”

  1. "Faire part de libre opinion"

    Bien sûr on peut contester la qualité et le bon (mauvais voire très mauvais) goût de CHARLIE HEBDO.

    Au cas particulier des caricatures et de celle qui a provoqué l’ire des tristes sires qui prétendent asservir notre république à la charia, ce n’est pas du meilleur goût, loin de là, mais catholiques, juifs, protestants et bien d’autres croyants en ont fait les frais bien avant, comme d’ailleurs avec les pages de HARA KIRI il y a bien longtemps.

    J’ai trouvé parfaite la démarche intellectuelle de Nicolas SARKOZY et ses mots bien ajustés (ceux de son intervention à TOULON sont également fantastique) ; j’ai trouvé tout aussi fortes celles de HOLLANDE, Mme BADINTER et autres – HOLLANDE regrettant que cette union des républicains ne se soit pas faite avant, c’est très bien .

    Mais là où je suis stupéfait c’est que la presse française, dans son ensemble n’ait pas réagi avec force. Je suis persuadé que tous ces étrangers à nos droits aurait eu le bec cloué si elle avait unanimement, simultanément et en première page édité :

    Gros titre du genre de

    "NOTRE JOURNAL"

    C’est la République que l’on attaque. La rédaction n’a pas à approuver ou désapprouver tel ou tel article, satire ou dessin "humoristique" de son ou ses confrères mais elle affirme haut et fort son attachement essentiel à ce qui est un des grands principes de notre république : la liberté d’expression

    Afin de couper court à tout procès d’intention qui est fait à l’un d’entre nous, et sans juger de la qualité ou de l’opportunité de sa publication, nous reproduisons sous ce titre, et avec son autorisation, la (les) image (s) sur lesquelles certains entendent porter, en justice, une atteinte intolérable au principe fondamental de la presse.

    Il n’est peut-être pas trop tard, et je suis certain que la presse se grandirait dans une action à ce niveau, plutôt que d’aller parader devant un tribunal qui n’aurait même pas dû avoir à se réunir…sauf pour condamner les plaignant en raison de leur action indue devant la justice.

    Mais la presse saura-t-elle le faire, et sinon comment la justice pourra-t-elle supporter un tel poids ?

    Bien amicalement.

  2. ça fait des années qu’on caricature les mages apportant leurs présents à l’enfant Jésus en gros bonhomme nourri aux hamburgers avec une barbe blanche et un manteau rouge !
    Nous aussi on nous a caricaturé notre barbu !

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