« Mon ambition, et notre ambition, est de faire en sorte que la flamme de la vérité ne soit pas étouffée à l’UMP » (François Fillon)

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Seul le prononcé fait foi.

Mes chers amis,

J’ai souhaité, ce matin, vous réunir pour vous parler avec franchise et vous soumettre mes propositions.

Notre parti est dans la tourmente et il est dans l’impasse, et dans ce genre de situation, chacun est devant ses responsabilités.

J’assume les miennes avec gravité, et avec le cœur serré car je sais le désarroi de nos militants.

Depuis le 20 novembre, je me suis fixé pour but de rendre justice à nos adhérents.

Ce combat pour la justice et la légalité dépasse largement ma personne. Dans ce combat, je ne calcule pas… Je livre une bataille pour des principes !

Mon but, ça n’est pas d’être déclaré vainqueur ou vaincu d’une élection à laquelle plus personne ne croit. La commission des recours peut proclamer ce qu’elle veut, son verdict est de toute façon discrédité aux yeux de nos adhérents comme aux yeux des Français.

Mon ambition, et notre ambition, est de faire en sorte que la flamme de la vérité ne soit pas étouffée à l’UMP. Pourquoi ?

Parce que cette première élection véritablement démocratique de notre mouvement devait être exemplaire, pour le présent et pour l’avenir. Elle ne l’a pas été !

Si cela s’est passé comme cela maintenant, qu’en sera-t-il demain si nous ne disons rien ?

Cette culture du pouvoir, où tout est permis et où rien n’est transparent, n’est pas digne d’un grand parti moderne.

Mon devoir est donc de replacer notre parti sur des rails démocratiques solides.

Dans cette affaire, je défends une certaine conception de la politique.

Nous ne sommes pas propriétaires de notre mandat ou de notre parti. Nous ne sommes pas des chefs de clans régnant sur des affidés et des obligés. L’UMP appartient aux militants avant d’appartenir à ses dirigeants.

Durant 5 mois, j’ai tout fait pour que cette élection ne vire pas à la foire d’empoigne.

Au nom de l’unité, je n’ai jamais attaqué mon concurrent, malgré les critiques répétées dont j’ai été la cible.

Au nom de l’unité, j’ai malgré moi, accepté, ce qui n’aurait jamais été toléré dans un véritable parti démocratique, que le secrétaire général du mouvement puisse être en même temps candidat à l’élection à la présidence.

Il faut bien voir que si nous en sommes aujourd’hui là, c’est parce que le Centre National n’a jamais été en situation de tenir le rôle d’arbitre impartial et efficace de cette élection. Il a été détourné de sa mission d’intérêt général. Nous en payons le prix !

Au nom de l’unité, et malgré les zones d’ombres, j’ai pris acte des résultats, avant que les faits ne démontrent que trois fédérations étaient purement et simplement tombées à la trappe.

Il m’était impossible de passer sous silence ce fait grave et injustifiable, confirmé par le président de la COCOE lui-même.

Au nom de l’unité, j’ai alors proposé qu’Alain Juppé assume la direction provisoire de notre mouvement. Refus du secrétaire général !

Au nom de l’unité, j’ai soutenu la proposition de médiation d’Alain Juppé permettant un large audit des opérations de vote, et j’avais indiqué que je me plierai à son jugement. Refus !

Au nom de l’unité, j’ai accepté, dimanche, à la demande d’Alain Juppé, de saisir la commission des recours. Rien n’y a fait ! Tous nos gestes de conciliation, tous ceux d’Alain Juppé, ont été récusés et bafoués au prétexte d’une vague défense des statuts qui ne leurre personne.

Si, comme le dit Jean-François Copé, sa victoire est si sûre, pourquoi a-t-il craint le regard objectif et équitable d’Alain Juppé ? Poser la question, c’est y répondre !

Aujourd’hui, personne n’est en réalité président de l’UMP, et personne ne peut être heureux de cette situation qui nous affaiblit tous.

Tout pourrait nous pousser à claquer la porte.

Mais nous aimons notre parti, nous respectons nos militants et nos adhérents, nous représentons certainement la majorité de ceux qui sont allés voter, nous incarnons l’union de la droite et du centre qui fonde l’héritage de l’UMP, nous défendons une ligne politique à laquelle nous croyons : celle du redressement national et du rassemblement français.

Bref, l’UMP, c’est nous, sans complexes !

C’est nous, avec nos idéaux républicains; c’est nous avec la volonté de rassembler les Français autour de la liberté, de l‘égalité et de la fraternité ; c’est nous, qui combattons le dogme socialiste qui précipite le déclin de notre pays, et qui rejetons les populismes qui minent l’âme de la France.

Nous ne sommes ni vaincus, ni muets. Nous sommes debout et je ferai tout, jusqu’au bout, pour préserver l’unité de notre famille politique.

Aujourd’hui, au regard de l’impasse dans laquelle notre parti est enferré, au regard des fractures qui le menacent, au regard de l’absence de légitimité qui entoure nos instances, au regard des militants qui ont soif de rassemblement, de dignité et de clarté, je propose, dans un geste ultime de conciliation, la seule solution qui vaille, la seule solution qui soit sage, efficace et démocratique : je propose de revoter.

Militants, adhérents, élus, sympathisants, partout en France le principe d’une nouvelle élection est réclamé par ceux qui veulent sortir de cette mascarade par le haut.

Il n’est pas trop tard pour choisir la voie de la sagesse.

Il n’est pas trop tard pour démontrer que notre mouvement vaut beaucoup mieux que cette lutte fratricide, qui masque, c’est vrai, un débat de fond sur la ligne politique qui doit être la nôtre.

Je persiste et je signe : je crois que l’UMP n’a pas vocation à ne représenter qu’une partie de la droite, sous peine d’exploser, sous peine d’être étouffé par le centre et vampirisé par l’extrême droite, sous peine, au final, d’être incapable de rassembler une majorité de Français pour battre la gauche et redresser notre pays.

Pour moi, l’UMP doit être le parti de la France et parler à tous les Français. C’est ma conviction, mais je consens parfaitement qu’elle puisse être débattue entre nous.

Mes Amis,

La démocratie – la vraie démocratie ! – est la seule option qui soit digne des circonstances actuelles.

Je demande à Jean-François Copé une nouvelle élection dans les trois mois, sous le contrôle d’une commission indépendante dont la composition devra être incontestable et qui aura seule le contrôle des opérations de vote.

Dans l’attente de cette nouvelle élection, je propose aux députés de l’UMP la constitution d’un groupe parlementaire, qui aura pour nom « Le Rassemblement UMP ».

Son premier objectif sera d’exiger que la parole soit rendue aux militants. Il défendra la ligne politique du rassemblement de la droite et du centre qui constitue le cœur de notre formation politique.

Nous sommes UMP et nous restons à l’UMP, mais notre voix doit être entendue ! Dès lors qu’une nouvelle élection serait décidée dans des conditions optimales, notre groupe rejoindra immédiatement le groupe de l’UMP de l’Assemblée nationale.

Chacun doit bien mesurer la portée de l’action que nous engageons aujourd’hui : soit notre appel est entendu et alors nous sauverons l’UMP ensemble par la démocratie, soit notre appel est méprisé, et alors j’en tirerai toutes les conséquences politiques.

Notre main est tendue, elle est ferme mais elle est juste puisqu’elle ne réclame rien d’autre que de remettre le sort de l’UMP entre les mains des militants.

Rien n’est plus légitime, rien n’est plus transparent, rien n’est plus noble que d’en appeler à l’arbitrage de nos adhérents.

Voilà, mes amis, la stratégie que je vous propose.

J’ai longuement pesé mes choix. Je n’ai pas l’habitude d’agir dans la précipitation.

Je ne dissocie pas l’avenir de notre parti de l’avenir de mon pays.

Si je me bats, si j’insiste, c’est parce que ce que le redressement de notre nation dépend pour beaucoup de la capacité de l’UMP à surmonter cette crise et à montrer aux français l’exemple de la transparence, de la droiture et du respect des valeurs qui fondent la république.

Vive la République et vive la France.

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3 commentaires sur “« Mon ambition, et notre ambition, est de faire en sorte que la flamme de la vérité ne soit pas étouffée à l’UMP » (François Fillon)”

  1. Mes chers amis,

    Notre parti est dans la tourmente, il est dans l’impasse, et dans ce genre de situation, chacun est devant ses responsabilités. J’assume les miennes avec gravité, et avec le cœur serré car je comprends votre désarroi et votre colère. Vous vous battez quotidiennement, sur le terrain, pour nos concitoyens et vous vous faites une haute idée de notre parti. Et vous avez raison. Mes pensées sont tournées vers vous.

    Depuis le 20 novembre, depuis que nous avons découvert que les votes dans trois fédérations n’avaient pas été comptabilisés, je me suis fixé pour but de rendre justice à nos adhérents. Ce combat pour la justice et la légalité dépasse largement ma personne. Mon but, ça n’est pas d’être déclaré vainqueur d’une élection à laquelle plus personne ne croit, mais de faire en sorte que la flamme de la vérité ne soit pas étouffée à l’UMP.

    Cette première élection véritablement démocratique de notre mouvement devait être exemplaire. Si elle ne l’a pas été, c’est parce que, au nom de l’unité, j’ai accepté que le secrétaire général du mouvement puisse être en même temps candidat à l’élection à la présidence, ce qui n’aurait jamais dû être toléré !

    Le résultat, nous le voyons. Jamais la direction nationale de l’UMP n’a assuré une véritable neutralité dans cette élection. Les moyens de l’UMP ont été mobilisés au profit exclusif de l’un des candidats. Les opérations de vote se sont déroulées, dans certains bureaux, dans une confusion invraisemblable. La commission de contrôle a tout simplement oublié trois fédérations dans son décompte. La commission des recours a siégé de manière totalement illégale, avec une majorité de partisans de l’un des candidats, et a rendu un verdict discrédité avant même d’être livré.

    Au nom de l’unité, j’ai soutenu la proposition de médiation d’Alain Juppé permettant un large audit des opérations de vote, et j’avais indiqué que je me plierais à son jugement. Cela a été refusé par Jean-François Copé.

    Aujourd’hui, au regard de l’impasse dans laquelle notre parti est enferré, au regard des fractures qui le menacent, au regard de l’absence de légitimité qui entoure nos instances, au regard des militants qui ont soif de rassemblement, de dignité et de clarté, je propose, dans un geste ultime de conciliation, la seule solution qui vaille, la seule solution qui soit sage, efficace et démocratique : je propose de revoter.

    Militants, adhérents, élus, sympathisants, responsables de notre famille politique, partout en France le principe d’une nouvelle élection est réclamé parce ceux qui veulent sortir de cette mascarade par le haut.

    Je demande à Jean-François Copé une nouvelle élection dans trois mois, sous le contrôle d’une commission indépendante.

    Parallèlement à cette demande, je propose aux députés de l’UMP la constitution d’un groupe parlementaire provisoire, qui aura pour nom « Le Rassemblement UMP ». Sa vocation est d’exiger que la parole soit rendue aux militants. Dès lors qu’une nouvelle élection serait décidée dans la transparence, notre groupe rejoindra le groupe originel de l’UMP de l’Assemblée nationale.

    Nous sommes UMP et nous restons à l’UMP, mais notre voix doit être entendue !

    Nous ne réclamons rien d’autre que de remettre le sort de l’UMP entre les mains des militants, entre vos mains. Rien n’est plus légitime, rien n’est plus transparent, rien n’est plus noble que d’en appeler à votre arbitrage pour résoudre la crise que nous vivons.

    Bien amicalement,

    François Fillon

  2. Je souhaite bon courage à François Fillon dans son combat pour la vérité afin de rétablir la confiance des militants et adhérents de l’U.M.P. Pendant toute la campagne, les deux candidats n’ont eu de cesse de nous appeller au « rassemblement » et de nous affirmer que le perdant se rallierait au gagnant pour être en mesure de former une opposition forte face au gouvernement de Mr.Hollande. Mais, ce qui parraissait simple est devenu un embrouillamini qui nous échappe et nous encouragerait plutôt à fuir…
    Je souhaite que rapidement un nouveau vote se fasse puisque beaucoup le demande, aussi simple que possible et que le résultat soit clair et sans bavure, pour qu’enfin les choses puissent reprendre leur cours tout en sachant que malheureusement, ce mauvais feuilleton politique laissera des traces, mais le pouvoir peut souvent rendre fou et à un certain niveau, il n’y a plus de limites pour l’obtenir. Etant du côté de l’intégrité, je fais confiance à ceux qui la revendique !

  3. Père Christian (Congo)

    Mon cher Yves,

    Tu es à dure école. L’incontournable suffrage universel est décidément le talon d’Achyle de la démocratie.

    La connerie humaine ne manque jamais le rendez-vous et cette fois elle a fait merveille !

    La démarche « campagne électorale » est bien spécifique.

    Le chantier qui s’ouvre désormais en dépit de ce résultat décevant fait appel à d’autres réflexes, à d’autres analyses et à d’autres actions plus fondamentales.

    Aurez-vous le temps de vous redemander qu’est ce qu’un parti politique et comment il s’articule avec les initiatives des citoyens organisés autour de leurs problèmes spécifiques.

    Il me semble que ta situation en Gironde est la bonne place pour y réfléchir.

    Votre génération ne pourra faire moins que de réinventer le politique.

    J’imagine ta déception et ta fatigue.

    Hauts les coeurs.
    De tout coeur.

    Ton Oncle Christian

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