+ 60000 postes supplémentaires dans l’Education Nationale… Le prestidigitateur est de retour !

A l’occasion des primaires du PS, François Hollande en avait fait la promesse. A l’époque, il avait chiffré l’effort financier à 2,5 milliards d’€uros sur 5 ans, faisant au passage une erreur de calcul…de 5 milliards.

Il y a quelques jours, Jérôme Cahuzac, a annoncé, qu’en fait, ce ne serait pas un recrutement, mais un redeploiement du secondaire (les collèges), vers l’école primaire…

Hier soir, face à Alain Juppé, François Hollande a fait une démonstration plutôt curieuse sur ce sujet… un tour de passe-passe, qui n’a laissé personne indifférent !

  • François Hollande : « J’abandonne votre principe de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite »… « Comme ce sont 60 000 fonctionnaires qui partent à la retraite chaque année, cela me fait un nombre de fonctionnaires supplémentaire de 30000 par an. Et bien j’en conserve 15000 pour l’éducation nationale. Sur 5 ans cela fait 60000 ! »
  • Alain Juppé : « il ne sont donc pas supplémentaire ? »… « Et où n’aller vous pas remplacer ces fonctionnaires ? »
  • François Hollande : « Je vais les remplacer ! »
  • Alain Juppé : « Oui, dans l’Education Nationale… Mais vous allez bien ne pas les remplacer dans une autre administration? »

Nous n’aurons pas de réponse à cette question, pourtant posée 3 fois !

François Hollande a annoncé aussi la création de 1000 postes supplémentaires pour la justice, la police et la gendarmerie -une priorité- A en croire le candidat du Parti Socialiste, l’abandon de la règle de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux qui part à la retraite, « n’empêchera pas une réduction du déficit public à 3 % du PIB en 2013 et le retour à l’équilibre budgétaire en fin de mandat (2017) » via la fin des “cadeaux fiscaux” et le palfonnement à 10000 €/foyer du bénéfice des “multiples niches fiscales”, la fin des heures supplémentaires défiscalisées au nom de la « solidarité entre les travailleurs »… Une « réforme de justice » , dit-il, qui permettrait de dégager 29 milliards d’euros de recettes supplémentaires… Quand en fait, selon Alain Juppé, il faut en trouver 90 !

Pourtant, François Hollande a redit hier soir, que pour être indépendant des marchés, il fallait rembourser notre dette !

Il faut désormais que tout le monde se mette au travail, les économistes, les médias spécialisés, les agences de notation objectives, afin que derrière l’assurance du candidat, on découvre rapidement, que son projet de réduction des déficits s’apparente à « la quadrature du cercle »…Au boulot !

A lire à ce sujet sur ce blog :

5 commentaires sur “+ 60000 postes supplémentaires dans l’Education Nationale… Le prestidigitateur est de retour !”

  1. Ce n’est pas 60 000 postes qu’il faut à l’éducation nationale mais 95 000 pour réparer ce que l’UMP a cassé. Et puis créer de vrais emplois stables ne peut que relancer la consommation. Tout le monde dans la précarité, ça déstabilise l’économie.

  2. L’UMP n’a pas une politique de « casse », elle redresse la barre !
    Souhaitez-vous rejoindre les pays comme l’espagne, l’italie et la grèce ?
    Pensez-vous que nous puissions nous permettre de nouvelles délocalisations car imposition trop lourde chez nous ?

  3. Mais madame ce sont vos amis qui délocalisent conseilés par des avocats d’affaires qui ont été au gouvernement… Pouvez-vous m’expliquer pourquoi Toyota produit en France et plus Renault ou PSA, fleurons de l’industrie automobile française… Assez des profiteurs des services publics qui ne veulent plus payer leur du!

  4. Cher Robespierre,

    Demandez donc à Louis Schweitzer, ancien directeur de cabinet d’un Premier Ministre nommé Laurent Fabius… C’est lui qui, alors PDG de Renault, a choisi de produire la LOGAN chez DACIA, en Roumanie, pour s’affranchir des charges sociales en France !

    Ne soyez pas dans la caricature ! Il n’y a pas d’un coté, « nos amis » qui font mal, et de l’autre, « vos amis » qui font bien !

    Pour éviter les délocalisations, il convient de baisser les charges qui pèsent sur les seuls salaires, en France, et les répartir sur la valeur ajoutée produite dans les entreprises. C’est ce que tente de faire le gouvernement !

    Merci de notre participation à ce blog.

    Yves d’Amécourt.

  5. Où Jean d’ORMESSON dresse un portrait, sans concession, de celui qu’il considère comme le probable futur chef de l’État.

    « Triomphe et tombeau de François HOLLANDE »

    Il n’est pas sûr, il est peut-être même improbable, au vu des sondages d’aujourd’hui, que Nicolas SARKOZY soit réélu dans six mois pour un second et dernier mandat. Les mesures de rigueur annoncées par François Fillon ne sont pas accueillies – c’est le moins que l’on puisse dire – par un enthousiasme excessif.

    Mme Le PEN à l’extrême droite, M. Bayrou au Centre, Mme Aubry à gauche, M.MÉlenchon à la gauche de la gauche se déchaînent contre elles. Les syndicats les condamnent. Une bonne partie de la droite modérée elle-même ne peut pas se résoudre à se prononcer en faveur d’un président qui, à ses yeux, a avili et compromis ses fonctions par son comportement. La victoire de François HOLLANDE est à peu près acquise, et elle risque d’être éclatante. Le moment est idéal pour se déclarer Sarkozyste.

    La question n’est pas de savoir qui l’emportera en mai 2012. On a longtemps été convaincu dur comme fer que ce serait M. Strauss-Kahn. On a pu croire que ce serait Mme Aubry. On a même pu imaginer que, par un coup du sort, ce serait Mme Le PEN. Il n’est pas tout à fait exclu que M. Bayrou, M. Mélenchon, M. Montebourg se soient monté le bourrichon jusqu’à se persuader de leur chance de l’emporter. Tout sauf SARKOZY. N’importe qui sauf SARKOZY. Ce sera M. HOLLANDE.

    François HOLLANDE est un parfait honnête homme. Il est intelligent, charmant, cultivé, et même spirituel. Il y a chez cet homme-là un mélange de doux rêveur et de professeur Nimbus égaré dans la politique qui le rend sympathique. Il est mondialement connu en Corrèze. Ce n’est pas lui qui irait courir les établissements de luxe sur les Champs-Élysées, ni les suites des grands hôtels à New York ou à Lille, ni les yachts des milliardaires. Il ferait, je le dis sans affectation et sans crainte, un excellent Président de la IVe République. Ou plutôt de la III°. Par temps calme et sans nuages. Il n’est jamais trop bas. Mais pas non plus trop haut. C’est une espèce d’entre-deux : un pis-aller historique. Ce n’est pas Mitterrand : ce serait plutôt Guy Mollet. Ce n’est pas Jaurès ni Léon Blum : c’est Albert Lebrun. Ce n’est pas Clemenceau : c’est Deschanel. Il parle un joli français. Et sa syntaxe est impeccable.

    On pourrait peut-être l’élire à l’Académie française. Ce serait très bien. Mais en aucun cas à la tête de la Ve République, par gros temps et avis de tempête. C’est vrai : SARKOZY en a trop fait. HOLLANDE, c’est l’inverse. Car n’avoir rien fait est un immense avantage, mais il ne faut pas en abuser. Il n’est pas exclu, il est même possible ou plus que possible, que M. HOLLANDE soit élu en mai prochain Président de la République. C’est qu’à eux deux, M. HOLLANDE et le PS, qui sont assez loin d’être d’accord entre eux -je ne parle même pas de M. Mélenchon ni de Mme Joly dont ils ont absolument besoin pour gagner et dont les idées sont radicalement opposées à celles de M. HOLLANDE-, ont des arguments de poids : la retraite à 60 ans (quand la durée de vie ne cesse de s’allonger), 60.000 nouveaux fonctionnaires (quand il s’agit surtout de réduire les dépenses publiques), 30% de baisse sur les traitements du Président et des ministres (même M. Jean-Marie Le PEN, de glorieuse mémoire, n’a jamais osé aller aussi loin dans le populisme et la démagogie).

    Avec des atouts comme ceux-là, on a de bonnes chances de gagner.

    Aussi n’est-ce pas dans la perspective de l’élection de 2012 que je me situe. C’est avec le souci du jugement de l’histoire. M. SARKOZY, autant le reconnaître, a fait pas mal d’erreurs. À voir comment se présente la campagne d’un Parti socialiste qui semble n’avoir pas appris grand-chose des leçons de son temps, ce sera bien pire avec lui qu’avec M. SARKOZY.

    Les déclarations d’intention ne valent rien. Il faut des exemples vivants. M. Zapatero, en Espagne, est un homme plus qu’estimable. Il est socialiste. Le chômage en Espagne est plus du double du nôtre. M. Papandréou en Grèce est socialiste. Est-ce le sort de la Grèce que nous souhaitons pour la France? M. SARKOZY a été plus attaqué, plus vilipendé, plus traîné dans la boue qu’aucun dirigeant depuis de longues années. Il a pourtant maintenu le pays hors de l’eau au cours d’une des pires crises que nous ayons jamais connues. Il n’est même pas impossible que Mme Merkel et lui aient sauvé l’Europe et l’euro. Pour affronter le jugement de l’histoire, je choisis le camp, à peu près cohérent, SARKOZY-Fillon-Juppé contre le camp, incohérent jusqu’à l’absurde, HOLLANDE (HOLLANDE Président ? On croit rêver, disait Fabius) – Aubry – Joly-Mélenchon. Bonaparte Premier consul prétendait que le seul crime en politique consistait à avoir des ambitions plus hautes que ses capacités.

    Je suis sûr que François HOLLANDE lui-même a des cauchemars la nuit à l’idée d’être appelé demain à diriger le pays avec le concours des amis de toutes sortes et étrangement bariolés que lui a réservés le destin. Je veux bien croire – je n’en suis pas si sûr que pour 2012 les dés sont déjà jetés, que les handicaps du Président sortant sont bien lourds pour être surmontés, que le retard est trop rude pour être rattrapé.

    J’imagine très bien l’explosion d’enthousiasme sur la place de la Bastille ce soir de mai 2012 où l’élection de M. François HOLLANDE à la magistrature suprême sera enfin annoncée.

    Je me demande seulement dans quel état sera la France en 2014 ou en 2015.

    Jean d’Ormesson

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