Bonjour Yves d’Amécourt. Pourquoi vous engagez-vous dans
cette élection sénatoriale ?
Yves d’Amécourt : Bonjour, j’ai aujourd’hui 52 ans, je suis chef d’entreprise, élu local depuis 16 ans. Nos 6 enfants sont aujourd’hui adultes. Je souhaite mettre mon expérience de conseiller général, maire, président de communauté de communes et conseiller régional au service des maires et des élus de la Gironde. En 2015 j’étais chef de file de la campagne des élections cantonales pour « Gironde Positive » qui regroupait les candidats de la droite et du centre. Je connais bien le département de la Gironde et la plupart de ses 535 communes. La tâche d’élu local est ardue, de plus en plus complexe, les ressources financières viennent à manquer, j’ai vécu tout cela depuis 16 ans. Je serai au service des collectivités de la Gironde pour les aider dans leurs tâches et je porterai leur voix au Sénat qui est la chambre des collectivités locales et des territoires. Je pense être l’un des seuls candidats, dans ces élections sénatoriales, à avoir cette expérience dans l’ensemble des collectivités locales. Je suis prêt à assumer ce mandat.
La crise des gilets jaunes, la crise du coronavirus… nous montrent bien que le système est à bout de souffle. Le Président de la République, à la demande des élus locaux, souhaite engager un nouvel acte de décentralisation. Je souhaite m’impliquer fortement dans cette réflexion pour défendre un certains nombre de valeurs que portent les territoires. La loi NOTRE, votée par les élus socialistes, a été un véritable fiasco pour nos territoires : les grands cantons, la grande région, les grandes communautés
des communes, la métropole… Tout cela ne va pas dans le bon sens et prive les élus locaux, les maires, donc les représentants du peuple, de nombreux pouvoirs.
J’engage les grands électeurs à voter contre la liste du Parti Socialiste, auteur de la loi NOTRE, qui porte une très lourde responsabilité dans la baisse des ressources de nos collectivités locales, et contre la liste de la majorité LREM qui a supprimé la Taxe d’Habitation. Une décision qui fragilisera à l’avenir les finances de nos communes et dénature le lien entre l’habitant et la collectivité, entre l’élu et le citoyen.
Je suis un grand défenseur de la démocratie représentative. Mais je constate que les élus locaux jour après jour, perdent la confiance de l’État, perdent des responsabilités. Les règlementations s’entremêlent et s’accumulent, s’annulent. La mise sous tutelle augmente.
Les commissions qui ont le pouvoir de dire « non » se multiplient, mais plus personne n’a le pouvoir de dire « oui ». Les maires perdent leur pouvoir de décision au profit d’une administration toujours plus importante et aux usages de plus en plus complexes. L’État est à la fois partout et nulle part. Le comble, c’est que pour réfléchir à la France de demain, au développement durable, aux transitions, l’État court-circuite les élus locaux pour donner la parole à une assemblée de citoyens tirés au sort ! Après cela, on s’étonnera que la participation aux scrutins diminue !
Pourquoi avez-vous décidé de ne pas vous représenter aux élections municipales ?
Yves d’Amécourt : Tous mes mandats, mes engagements, ont été basés sur la confiance. Il y a trois ans, est entrée en vigueur la loi sur le non-cumul des mandats qui interdit d’être à la fois maire et sénateur. Depuis cette date et mon choix depuis longtemps de me présenter au Sénat, j’ai pris la décision de ne pas briguer un nouveau mandat. En octobre 2019, j’ai envoyé un courrier à chaque habitant de Sauveterre-de-Guyenne, pour leur faire part de ma décision. J’ai informé les 50 maires de la communauté des communes que je présidais. Me représenter devant les électeurs pour 6 ans, en sachant pertinemment que je serai candidat au Sénat aurait été une forme de parjure.
À cette occasion, je me suis aperçu que cette loi sur le non-cumul des mandats était mal comprise. Les gens ne comprennent pas que l’on interdise le cumul des mandats de maire et de sénateur, puisque les sénateurs sont les représentants des maires et des territoires. Souvent
les gens pensent au contraire, que pour pouvoir être sénateur, il faut justement être maire !
Mais tout cela n’est pas immuable. Ce que le parlement a fait, le parlement peut le défaire. Là où il y a une volonté, il y a le chemin. Le Sénat est la chambre des collectivités locales. Il doit être force de proposition sur tous ces sujets. Et cette fois, cela doit se faire avec les élus locaux et pas contre eux !
Votre liste parle des « Forces Vives » qu’entendez-vous par là ?
Yves d’Amécourt : Au-delà des collectivités locales, le Sénat est aussi le représentant des « forces vives » des territoires. Les TPE, les PME, les agriculteurs, les commerçants, les artisans, les professions libérales, cette multitude de petites entreprises, d’entrepreneurs, d’activités, d’associations, qui jalonnent la France et font sa richesse ! Aujourd’hui elles sont les grandes oubliées des politiques publiques.
On voit passer sur les chaînes de télévision des milliards d’aide publique pour les grands groupes industriels, dont certains ont la plus grande part de leur activité hors de France, mais rien pour ce qui fait l’armature de notre économie aujourd’hui, et la pépinière de l’économie de demain ! Les «circuits courts» dont on parle tant, devraient s’appliquer en premier lieu pour entretenir et développer cette économie là ! Au lieu de cela on les ponctionne par des taxes et des impôts qui sont devenus, au fil du temps, supérieurs au revenus qu’ils sont capables de générer. Cela ne peut pas durer ! Viviane ChaineRibeiro qui est seconde sur ma liste est la nouvelle Présidente de la FTPE. Élus, nous allons porter ensemble un bouquet de proposition pour les 3 millions de TPE au Sénat et auprès du gouvernement.
Ces propositions sont prêtes. Elles concernent tous les secteurs de notre
économie, y compris la viticulture, l’agriculture et la forêt.
Le sujet du manque de rentabilité de nos entreprises est un sujet partagé par tous les entrepreneurs.
Sans économie, rien n’est possible. La richesse nationale ne peut pas être distribuée si elle n’a pas été créée au préalable. Aujourd’hui, une nouvelle force politique grandit qui veut la décroissance, c’est-à-dire la diminution de la richesse nationale ! Dans le même temps elle propose de distribuer plus ! Je veux parler de l’écologie politique.
Vous êtes contre l’écologie ?
Yves d’Amécourt : Au contraire, je suis plus écologiste que tous ces écologistes là ! L’écologie que je porte avec notamment Le Mouvement de la ruralité (LMR) est une écologie responsable qui s’appuie sur la forêt et l’agriculture pour fixer le carbone, sur le nucléaire pour produire de l’électricité décarbonnée, sur l’intelligence collective et les technologies pour gérer avec bon sens la problématique des déchets, sur la recherche et les sciences pour imaginer un monde meilleur qui soit capable de nourrir l’humanité, réduire les inégalités, et protéger la terre et les hommes des conséquences de l’évolution du climat. L’écologie que je prône propose de réinstaller et d’encourager la production en France au risque de polluer chez nous, plutôt que d’aller produire chez les autres ce qu’on interdit de produire en France et de l’importer ! L’écologie dont je suis le porte-parole c’est celle des chasseurs et des pêcheurs, c’est celle du respect des traditions locales, de l’élevage, de la gastronomie, c’est l’écologie de la convivialité (vivre ensemble) et de la solidarité de proximité, c’est l’écologie qui reconnait tous les progrès que la France a fait depuis 20 ans dans tous les domaines et qui entend encourager et poursuivre ces efforts, exporter son savoir faire. C’est celle qui se dit quand son voisin, un ami, ou un membre de sa famille est dans le besoin : « que puis-je faire pour lui ? » au lieu de se demander « que fait l’État ? ».
Globalement, l’écologie dont je suis le porte-parole ne croit pas dans la métropolisation de la France, dans l’empilement, mais elle croit au développement des villes moyennes, des transports, des infrastructures, de la fibre optique, de l’économie… Afin que chacun puisse travailler à l’endroit où il aimerait vivre. C’est exactement le contraire de ce qui se passe aujourd’hui : 100% de la croissance nationale est réalisée en Île de France ! Il faut déconcentrer la France et redonner du pouvoir au territoire, encourager l’installation d’entreprises sur le territoire ! C’est urgent ! C’est ce que nous avons fait à Sauveterre depuis 12 ans. C’est la transition écologique que je propose. Il faudra porter cette voix au Sénat et ailleurs.
Il faudra combattre cette idéologie néfaste qui se préoccupe plus du bien-être animal que du bien-être des hommes et des femmes, notamment des personnes âgées. Je suis totalement opposé à un referendum sur les animaux, l’élevage, la chasse, les traditions locales. Ce referendum est une attaque contre les valeurs et les traditions du monde rural. De même, je suis farouchement opposé au projet de loi bioéthique qui a été transmis au Sénat le 3 août 2020. Être écologiste selon moi, c’est s’opposer à ce texte de loi qui n’est ni bio, ni éthique !
J’engage les grands électeurs à voter contre la liste EELV dans ces élections sénatoriales et plus largement contre toutes les listes qui envisagent de voter ce texte. Entre les animalistes, d’un coté, et les transhumanistes de l’autre, moi, j’ai choisi ma voie, celle d’un humanisme résolu qui replace l’homme au cœur de la politique et de l’économie, et fait de lui un acteur incontournable du développement durable.
Parlez-nous de votre liste. Qui sont vos colistiers ? Qui vous soutient ?
Yves d’Amécourt : Je vous ai déjà parlé de -2- Viviane ChaineRibeiro, présidente de la FTPE, elle est élue à Lacanau et représentera le Médoc. En -3-, Pascal Berillon, est élu Nouveau-Centre à La Teste-de-Buch, Vice-président de la COBAS, il représentera la Bassin d’Arcachon. En -4- Pascale Québec, est maire de Bossugan, la commune la moins peuplée de Gironde (39 habitants). En -5- Le Docteur Pierre Giraud, chirurgien orthopédiste, élu à Bruges (communauté urbaine de Bordeaux) pendant 15 ans. En -6- Maître Stéphanie Tambo, habite dans le Pays Foyen et est avocate au barreau de Libourne. Elle milite au Rassemblement du Peuple Français, le parti Gaulliste. En -7- Eddie Puyjalon, habite à Cubzac les Ponts, Conseiller Régional de la Gironde, Président national du Mouvement de la Ruralité. En -8- Agnès Befve-Nedelec, enseignante en Biotechnologie/Anglais. Ancienne
conseillère municipale déléguée aux écoles à Talence (2008 /2020), candidate aux législatives 2012 sous l’étiquette UMP, vice présidente du PCD 33.
Notre liste d’union est notamment soutenue par Le Mouvement de la Ruralité (LMR), le Nouveau-Centre (Les Centristes), le Rassemblement du Peuple Français (RPF) et le Parti Chrétien Démocrate (PCD).
Nous avons de nombreux soutiens un peu partout en Gironde. De nombreux élus ruraux et urbains. Le Président de notre comité de soutien est Hugues Martin, ancien député, ancien maire de Bordeaux.
Un certain nombre de personnes vous reprochent votre proximité avec François Fillon, notamment depuis l’affaire Pénéloppe. Encore très récemment vous avez témoigné à son procès.
Yves d’Amécourt : Je connais François Fillon depuis que je suis adolescent. Lorsque j’ai été élu Conseiller Général du canton de Sauveterre en 2004 il est la 1ère personne que j’ai appelé, avant même mes parents. Il est venu à Sauveterre-de-Guyenne en visite officielle en septembre 2009 lorsqu’il était 1er ministre pour inaugurer notre MSAP (à l’époque RSP). C’est à Sauveterre qu’il a annoncé la 2ème vague de « pôles d’excellence ruraux ».
En 2015, j’ai rejoins son équipe de campagne pour la présidentielle et j’ai participé à l’écriture de son programme « pour une agriculture forte et conquérante ». En 2017, après les primaires, il m’a confié l’écriture de son programme pour le monde rural et pour les collectivités locales. J’étais pendant toutes ces années son porte-parole pour les questions agricoles et rurales.
J’ai fait le tour de France pour expliquer notre projet pour l’agriculture et le monde rural dans des réunions de grange, en dehors des circuits classiques des partis politiques. François avait compris, bien avant les autres, ce qui se tramait en France. François Fillon est mon ami, c’est rare de pouvoir dire cela en politique. Je reste fidèle à son projet politique pour la France. Le meilleur selon moi en 2017, et toujours d’actualité aujourd’hui car rien de ce qu’il proposait n’a été fait ! J’ai témoigné à son procès de ce que je connais du couple Fillon et du rôle que Pénélope a joué à ses cotés depuis le début des années 80. La condamnation de François Fillon à deux ans de prison ferme est, selon moi, totalement disproportionnée. J’espère que le jugement en appel, comme pour Alain Juppé en 2004, sera plus clément.
Ce qu’il faut retenir de tout cela est que je suis fidèle ! Je serai fidèle à la Gironde et à ses élus, autant que je suis fidèle à François Fillon, dans les bons moments, et dans les épreuves. C’est l’idée que je me fais de la fraternité, qui est inscrite dans la devise de la République.
Les Girondins peuvent compter sur moi : mon numéro de téléphone est le même depuis 25 ans, je ne suis pas en liste rouge, je suis un Girondin parmi les autres, je suis facilement joignable, à tout moment !
De quels hommes politiques de droite vous sentez-vous le plus proche ?
Yves d’Amécourt : À droite j’ai parlé de François Fillon. J’ai beaucoup d’estime aussi pour Bruno Retailleau, Virginie Calmels, Charles de Courson, Hervé Morin, Jean-Christophe Fromantin, François-Xavier Bellamy. J’étais un grand admirateur de Philippe Seguin, de sa liberté de parole, de ses convictions profondes, de Simone Veil, de son histoire, de ses combats. La loi Veil est une loi d’équilibre, qui respecte la liberté de conscience, qu’on ne doit pas touchée, ni dans un sens, ni dans l’autre. La salle de spectacle de Sauveterre-de-Guyenne porte son nom.
J’ai une profonde amitié et une grande admiration pour Jean Lassalle. Nous avons été présentés il y a quelques années par Joan Taris. Derrière « l’homme de spectacle », il y a un homme d’une grande sensibilité, un homme de valeur, qui connaît la France profonde et en profondeur les Français, un grand humaniste qui puise ses valeurs dans ses racines montagnardes.
Et à gauche ?
Yves d’Amécourt : Sans hésiter Jean-Pierre Chevènement. D’une manière générale, j’ai de l’admiration pour les pourfendeurs de la pensée unique. Le politique c’est le débat. Je refuse le « politiquement correct ». En refusant de nommer les problèmes on s’empêche de les résoudre.
Notre professeur de philosophie au lycée, il s’appelait Guy Ursulet, nous apprenait à poser les questions. Alors que dans toutes les autres matières, la question était déjà posée et on nous apprenait à y répondre.
Vous noterez, combien il est bien difficile aujourd’hui de contester les questions ! Les questions sont imposées, les réponses sont dans la question.
Le débat et la France sont bloqués. Si le peuple ne s’intéresse plus à la
politique c’est que, dans le fond, le débat n’existe plus. Au parlement une succession de monologues a remplacé le dialogue. C’est du moins l’image que l’on transmet sur les chaînes de télévision. La politique est devenue un catalogue. La France et les Français on besoin de redonner du sens à leur vie, de viser un objectif. Le changement n’est pas un objectif, le mouvement n’est pas un but à atteindre.
Le Sénat est la « chambre des sages ». C’est son rôle de regarder loin, de prendre du recul, de s’extraire de la politique politicienne pour montrer le chemin.
Nous avons besoin d’une nouvelle espérance, d’un port d’attache qui nous permette de hisser les voiles et de prendre les vents favorables quand ils se présentent à nous. Quand un marin tire des bords, la direction du bateau change, mais c’est pour mieux atteindre l’escale.
C’est le sens de mon engagement au service des autres depuis 20 ans.
Hier soir à Bouliac, présentation de notre liste à la presse.
Lire l’article de Yannick Delneste dans Sud-Ouest
Lire l’article de Yoan Denéchau sur Aqui.fr
En savoir plus sur notre liste
Voir l’agenda des réunions sur le territoire et en visio-conférence
“Sénatoriales : le sprint des primo-candidats à cinq semaines des élections” (Public Sénat)
Alain Vergniault : “Le Nouveau Centre soutien la liste d’Yves d’Amécourt aux sénatoriales”